Scientific projects supported by Lethica

The first call for projects was launched by Lethica in 2020 for 2021-2023; the second call was launched in January 2023 for 2023-2025.

Projets de recherche soutenus dans le cadre de l'appel 2023-2025

2023

• Projet de recherche-création « Vieillesses irrégulières » (Kenza Jernite, Unistra ; Mathilde Rossigneux, université Lyon 2) ; 26-28 septembre 2023 (pour une première présentation lors de l’École d’Automne de LETHICA : « Représenter les vieillesses »).

À la rencontre des recherches de Kenza Jernite sur la représentation du grand âge sur les scènes contemporaines, et des recherches de l’historienne Mathilde Rossigneux-Méheust sur la vieillesse en institutions au XIXe puis au XXe siècle, ce projet de recherche-création se conçoit comme une mise en voix et en scène des archives à partir desquelles Mathilde Rossigneux-Méheust a écrit son plus récent ouvrage, intitulé Vieillesses irrégulières. Ce travail veut donner une visibilité à ce qui de la recherche n’est d’ordinaire pas présenté ; il utilise les outils de la scène pour faire entendre certaines archives (carnets de punitions, lettres…), mais également pour mener une réflexion scénographique sur l’organisation des dispositifs disciplinaires en institutions au XXe siècle.

 

• Journée d’études « Lecture(s) éthique(s) en littérature de jeunesse contemporaine : représentations animales et écologie » (Philippe Clermont, Anaïs Perrin, université de Strasbourg ; Anne Besson, Charlotte Duranton, université d’Artois) : 16 & 17 novembre 2023.

Le colloque vise d’une part à faire un état du « réveil » français en littérature de jeunesse contemporaine du point de vue des animal studies, d’autre part à amorcer la constitution d’un réseau de chercheuses et chercheurs travaillant sur une approche écopoétique en littérature de jeunesse. La thématique des « révolutions morales » sera engagée par la prise en compte neuve de l’éthique animale et de ses représentations en littérature et illustrations pour la jeunesse. « Faire cas, prendre soin » sera abordé par les contributions qui érigeront telle figue animale en cas d’étude révélateur, alors que d’autres mobiliseront des corpus représentant des façons de prendre soin de l’animal. La littérature ou l’image jouent alors comme une réponse sensible et émotionnelle à de nouvelles préoccupations.

 

• Colloque « Scènes de l’ailleurs. Construction et déconstruction spatiale de l’altérité culturelle au théâtre (XXe-XXIe siècles) » (Emmanuel Behague, Kenza Jernite, université de Strasbourg) : 6, 7, 8 décembre 2023.

Depuis plusieurs années maintenant, la question de la coexistence des cultures se pose de manière accrue – et parfois polémique – au théâtre, que ce soit dans l’œuvre (dramatique ou scénique), ses modalités de production ou de réception. Le colloque abordera ces interrogations au croisement de l’éthique et de l’esthétique par le biais de l’espace, catégorie constitutive tant des arts de la scène eux-mêmes que de toute forme de mise en contact des cultures. Sur la toile de fond des travaux actuels sur l’hospitalité, ainsi que d’une approche transnationale et postcoloniale des arts de la scène seront analysés les mécanismes de construction et de déconstruction d’une prétendue altérité culturelle par le prisme de l’espace, dramatique ou scénique, théâtral ou public, réel ou imaginaire.

 

 

2024

• Publication d’Enrica Zanin : Éthique du récit.

L’histoire des relations entre éthique et littérature n’est pas sous le signe d’une « crise » (Stierle), ni d’une lente séparation (Küpper). L’éthique du récit évolue avec le temps, au gré des révolutions morales qui affectent à la fois les formes de l’écriture, la pensée éthique, les stratégies de lecture des œuvres. Ce livre entend retracer cette histoire, en prenant pour objet un genre moralement problématique, la nouvelle, depuis son origine et jusqu’à l’essor du roman. Pourquoi les nouvelles du XVIIe siècles sont-elles plus morales que celle du XIVe ? Pourquoi le Décameron, considéré un réservoir de cas moraux, est-il condamné en 1564 ? A partir d’environs 250 recueils de nouvelles européennes, ce livre cherche à répondre à ces questions, dans l’espoir de comprendre pourquoi, aujourd’hui, l’éthique reste un critère crucial dans l’évaluation des récits.  

 

• Publication d’Enrica Zanin et Nora Viet (dir.), Nouvelles et exemplarité : Pour une histoire de l’éthique de la nouvelle dans la Première Modernité.

L’histoire de l’éthique de la nouvelle a longtemps été pensée comme une progressive « crise de l’exemplarité ». Pourtant, si l’on regarde de près les textes, on constate que les nouvelles de Sorel, de Painter, de Agreda y Vargas, paraissent bien plus sages et plus moralisées que celles de Boccace et de Chaucer. En partant de ce constat, cet ouvrage entend interroger à nouveau frais les enjeux éthiques de la pratique conteuse dans l’espace européen, de la Renaissance à la modernité. Il recueille les contributions de 21 spécialistes internationaux de littérature française, italienne, espagnole, anglaise, allemande et de philosophie. Il s’inscrit dans deux approches de Lethica, puisqu’il s’intéresse à la nouvelle comme « cas » moral et qu’il entend définir les « révolutions morales » qui ont marqué son histoire. 

 

• Publication d’Emmanuel Behague et Aurélie Le Née (dir.), Faire cas de l’autre. Dire l’altérité culturelle dans les arts et la littérature.

Au croisement entre autres d’une éthique de l’attention apportée au particulier et des études sur le care, ce projet de publication interrogera la façon dont les arts et la littérature appréhendent l’altérité culturelle sous l’angle d’un souci apporté à l’individu. L’enjeu est de savoir quelle forme – littéraire, visuelle, filmique, théâtrale...– donner à la représentation de cet « Autre », sans pour autant instaurer une relation sujet-objet qui reviendrait à sa réification. Un tel enjeu implique ainsi une réflexion sur le positionnement du créateur vis-à-vis de la vulnérabilité et de la souffrance qu’il donne à voir (lire, entendre). Ces questionnements seront abordés à travers des contributions de disciplines et d’aires culturelles diverses, qui porteront sur la période contemporaine.

 

2025

• Mars (dates à préciser) : « “Qui ne dit mot consent ?” Analyser la cession érotique de 1791 à nos jours » (Victoire Feuillebois, Bertrand Marquer, université de Strasbourg ; Lucie Nizard, Sorbonne-Nouvelle).

Le colloque s’attachera à interroge les liens entre esthétique et éthique dans les représentations de la cession sexuelle (fait de céder) à travers le temps, et leurs modifications, afin de contribuer à l’historicisation de la notion de consentement. Ces évolutions se font sur un temps long, avec des phénomènes de dialogue, de concurrence, voire d’affrontement entre les discours sociaux et littéraires d’une même époque, que les différentes communications permettront de mettre en lumière. Le colloque combinera cette perspective avec une réflexion sur l’évolution des lectures de scènes de consentement ou de refus de consentement. Cette analyse de la réception participera également d’un processus d’historicisation des valeurs associées à la cession.