Conférence de Michel Collot, « Romantisme et écologie »

Voir une présentation de son dernier ouvrage, Un nouveau sentiment de la nature, Corti, 2022

– 19-20 septembre 2023, 9h-18h, salle de conférence de la MISHA

Journées d'études « Écopoétique des siècles anciens »

Consulter l'appel sur fabula

– 19 janvier 2023, 17h, amphithéâtre Ourisson

Conférence inaugurale de Louis-Patrick Bergot et présentation de la chaire au niveau de l'université, suivie d'un temps d'échanges avec la salle et d'un buffet dans la salle Vivien :

« Peut-on concevoir une écopoétique pour la littérature antérieure au XIXᵉ siècle ? »

– 30 novembre 2022, 18h, salle 409

Séance de présentation par Louis-Patrick Bergot du champ de recherche en écopoétique des siècles anciens à l'intention des collègues du CELAR (voir les conférences d'actualité) :

« Catastrophes naturelles, culpabilité et eschatologie : vers une lecture écopoétique »

Colloque organisé par Benjamin Thomas, avec le soutien de l’ACCRA (UR 3402), de la Faculté des arts (université de Strasbourg), de l'ITI Lethica et du Cosmos cinéma municipal, dans le cadre des activités du groupe Cultures visuelles.

Défini comme un « cinéma mental », ce singulier outil permet d’abord de rendre compte de l’importance des dispositifs visuels et spectaculaires dans sa pensée : connaisseur de Guy Debord, à qui il consacra deux ouvrages et un pastiche en forme de palindrome (Les Tombeaux de Guy Debord en 1999, réédité en 2006 ; Debord le naufrageur en 2015 ; Traces, revers, écart en 2001), Jean-Marie Apostolidès avait auparavant livré une lecture originale des dispositifs scéniques associés à la monarchie absolue (Le Roi-Machine, 1981 ; Le Prince sacrifié : théâtre et politique au temps de Louis XIV, 1985). Ses propres pièces de théâtre contribuèrent à prolonger la réflexion en mettant en scène des dispositifs de mise en abîme : ainsi la révolution situationniste évoquée dans Il faut construire l’hacienda (2006) se joue-t-elle au détour d’un spectacle de marionnettes, donné dans l’asile psychiatrique où réside Ivan Chtcheglov, dont Jean-Marie Apostolidès réédita par ailleurs les Écrits retrouvés et esquissa le profil perdu, une biographie cosignée avec Boris Donné.

C’est aussi par sa structure même, faite d’éléments en apparence disparates et pourtant propres à se regrouper en configurations variables, que l’œuvre de Jean-Marie Apostolidès mérite le qualificatif de kaléidoscopique. Rares sont en effet les chercheurs qui s’aventurent dans autant de domaines différents et pratiquent avec un art aussi consommé le grand écart entre culture savante et culture populaire : son imposante bibliographie comprend ainsi des articles et des ouvrages consacrés au théâtre du Grand Siècle et au situationnisme, mais aussi à Cyrano de Bergerac (Cyrano qui ne fut tout et qui ne fut rien, 2006) et à Tintin (Les Métamorphoses de Tintin, 1984 ; Tintin et le mythe du surenfant, 2003 ; Dans la peau de Tintin, 2010 ; Lettre à Hergé, 2013). La variété des objets allait chez lui de pair avec celle des approches critiques : il empruntait autant à l’analyse littéraire qu’à la sociologie, à l’anthropologie qu’à la psychanalyse – toutes disciplines qu’il avait fréquentées de près au cours de sa formation et de sa carrière académiques, entre la France, le Canada et les États-Unis. La même tendance kaléidoscopique se retrouve dans son œuvre théâtrale, fondée sur un vertigineux tourbillon de références historiques et littéraires, parfois suggérées par une pratique habile du détournement : Trois Solitudes (2012) propose ainsi de réunir, sur la même scène de théâtre, le marquis de Sade, la sœur Josefa Ménendez et Marie Lafarge, accusée d’empoisonnement en 1840 et considérée par certains comme l’inspiratrice de Madame Bovary. Trois décennies plus tôt, La Nauf des fous (1982) se fondait sur l’étonnant téléscopage des mythes d’Œdipe, de Faust, de Don Juan et du Roi Lear, tous fusionnés dans une nouvelle et profane version du retable d’Issenheim.

Cette apparente dispersion n’empêche pas le repérage de lignes fortes et structurantes : le colloque organisé autour de l’œuvre de Jean-Marie Apostolidès à Strasbourg en mai 2022 portait ainsi sur la question des révolutions morales et des changements de sensibilité, évoqués notamment dans Héroïsme et victimisation : une histoire de la sensibilité (2003, rééd. en 2011). Dans cet ouvrage décisif, l’essayiste développait l’hypothèse d’une inflexion majeure de la sensibilité occidentale, qui, à la suite du traumatisme provoqué par la Seconde Guerre Mondiale, aurait relégué l’ancienne culture héroïque, adossée à l’autorité patriarcale, pour donner le primat à une posture victimaire propre à nourrir l’avènement d’une société plus horizontale, mais aussi plus divisée en groupes communautaires. Livrant de chacun une vision critique nuancée, la pensée d’Apostolidès ne cesse d’osciller entre ces deux pôles, l’un tombé en désuétude avec les premiers coups de boutoir venus ébranler le patriarcat, l’autre dissimulant, sous les abords rassurants d’une société fraternelle, une concession complète aux logiques capitalistes. Ces analyses trouvèrent également un écho dans Buvons, buvons, et moquons-nous du reste (2012), un livre-film réalisé avec Bertrand Renaudineau autour de la figure de clochard céleste incarnée par son cousin Michel Mazeron.

Si l’œuvre de Jean-Marie Apostolidès se prête si bien à une analogie avec le jouet spectaculaire qu’est le kaléidoscope, c’est enfin parce qu’elle nourrit un lien permanent avec l’enfance. Les quatre essais que l’auteur consacra à l’univers de Tintin témoignent ainsi de sa capacité à prendre au sérieux des objets parfois jugés indignes de l’intérêt académique. Lui-même s’essaya à la composition de deux romans graphiques, élaborés a posteriori à partir des dessins de l’artiste québécois Luc Giard (Konoshiko, 2012 ; Les robots aussi croient à l’amour fou, 2017). Il est enfin l’auteur d’un « roman familial », L’Audience (2001, rééd. 2008), qui donne à lire, en même temps que le tableau d’une famille catholique et bourgeoise dans les années 1950, un récit d’enfance remarquable de justesse et de drôlerie.

Au poète Alexandre Trudel, qui l’interrogeait sur le caractère protéiforme de son œuvre, Jean-Marie Apostolidès répondait en 2010 que « le temps des synthèses n’est pas encore venu » et que l’unité de son travail ne serait peut-être perceptible qu’après sa mort, « si l’on s’intéresse à [lui] dans un quelconque futur ». Rendre justice à cette œuvre, trop méconnue en France, revient peut-être justement à ne pas la conclure, et à laisser le kaléidoscope tourner encore : c’est ce à quoi tendra le volume collectif issu du colloque strasbourgeois, à paraître dans la collection Fictions Pensantes des éditions Hermann.

Ninon Chavoz

Anthony Mangeon

(Cet hommage a été initialement publié sur : https://www.en-attendant-nadeau.fr/2023/04/12/apostolides-penseur-kaleidoscopique/)

The purpose of this inaugural lecture is to present the work of the Junior Professorship in "Literature and Ecology". A state of the research will be presented, both for Anglo-Saxon ecocriticism (1978-2022) and for Francophone ecopoetics (2008-2022). For several years now, ecocriticism has been addressing literature prior to the XIXᵉ century, whereas ecopoetics has been focusing more on the literature of the XXᵉ and XXIᵉ centuries. Through a selection of texts (Jean de Léry, Du Bartas, Descartes, Pascal, Voltaire, etc.), we will try to show that the study of ancient texts, from the Middle Ages to the XVIIIᵉ century, allows us to nourish and renew our reflection on the relationship between man and nature.

In public debates on migration, hostility and hospitality, reception and rejection of foreigners, closure and openness to the Other are systematically opposed. However, in practice and in theory, it is necessary and possible to deepen our understanding of the links between these two conceptions. After having investigated the various forms, ancient and contemporary, individual and collective, of hospitality (L'Étranger qui vient. Repenser l'hospitalité, Seuil 2018 and Points 2022 pocket), anthropologist Michel Agier questions the foundations of hostility based on three areas: fears, borders and undesirability (La peur des autres, Payot & Rivages, 2022). What continuity, what rupture, exist between one and the other?

Ethnologist and anthropologist Michel Agier is Director of Research at the Institute for Development Research and Director of Studies at the École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Since the early 1990s, he has conducted extensive fieldwork in Africa and Latin America, focusing on marginalized urban areas and refugee camps. His most recent work focuses on contemporary migratory movements, on the conditions of reception and life of migrants, a cause for which he is also involved in the associative world. His latest book, La peur des autres, essai sur l'indésirabilité, was published in 2022 by Rivages.

Rencontre avec la metteuse en scène Anne Monfort à l'occasion du spectacle Nostalgie 2175, d'Anja Hilling, au Théâtre National de Strasbourg

Projection (gratuite) du film La Loi du marché, de S. Brizé, avec Vincent Lindon.

Télécharger le programme du colloque
Télécharger le programme des activités culturelles annexes

Ms Feuillebois had already published another paper in The Conversation in May : https://theconversation.com/quand-lart-devient-une-prise-de-guerre-le-cas-des-objets-scythes-dukraine-184121

Ce colloque est le fruit d’une collaboration entre l’Université de Strasbourg, l’Università degli Studi dell’Aquila et l’IHRIM-Clermont-Ferrand

Raphaël Pitti is a professor of emergency medicine, known for his multiple humanitarian actions and his humanist commitments against injustice. His expertise in the training of general practitioners and military doctors is well known, particularly in the practice of "triage" of patients, where "time is of the essence and limited means are essential parameters". Beyond the technical aspect of this practice, he will question its ethical stakes, as well as the economic and political problems known under the expression "lifeboat ethics". On the occasion of this conference, Raphaël Pitti will share with us his own experience of the clinical practice of triage, at the very beginning of the Covid-19 coronavirus crisis at the Regional Hospital Center of Metz, but also in Syria during wartime, and currently on the field of the war in Ukraine.

Interviews of Pr. Pitti :

https://pod.unistra.fr/iti_lethica/video/46420-reportage-arte-conference-triage-en-hopital-de-guerre/

The meeting with André Markowicz, eminent translator of Dostoyevsky, open to all interested members of the public, will focus on the resonances between Dostoyevsky's writings and our position as contemporary readers. It will be accompanied by a theatrical reading of excerpts from Dostoyevsky in André Markowicz's translation, prepared by the students of the Master's degree in French, General and Comparative Literature, and will end with a drink.

On January 20, 2022, the Configurations Littéraires research unit, and Lethica will welcome the director Régine Abadia for the projection of her documentary film La Femme sans nom, l'histoire de Jeanne et Baudelaire (2021, 54 minutes). The screening will take place in Alain Beretz amphitheater (batiment de la présidence - Nouveau Patio) from 5pm to 7pm and will be followed by a debate moderated by Ninon Chavoz.

The starting point for La Femme sans nom is Gustave Courbet's L'Atelier du peintre, a real allegory painted in 1855 and well known to visitors to the Musée d'Orsay. It is not well known, however, that the figure of Jeanne Duval, Baudelaire's muse, erased from the painting by Courbet, now reappears on the surface of the canvas like a ghost. This "repentance" of the painter is also a symbol of the erasure of Jeanne, banished from history and memory, as well as of the interest that she arouses in our contemporaries. Régine Abadia's film is carried by a voice-over addressed to Jeanne, who tries to shed light on the mysteries inherent in this little-known character: what were her origins? who was she? what was her real name? what was the nature of her relationship with Baudelaire? Seeking to give flesh to the ghost, La Femme sans nom is based on numerous quotations (from Baudelaire, of course, but also from Nadar, Théodore de Banville and the singer Emma Calvé) as well as on graphic documents and images edited with animation techniques. By placing an artistic and literary secret in the spotlight, Régine Abadia's film contributes to a mutation of sensibilities in our approach to literature: in this respect, it joins the numerous literary and graphic works which, on the occasion of Baudelaire's recent bicentenary, paid tribute to the muse even more than to the poet.

Agenda of the meeting
Presentation of the calendar of activities and projects supported by Lethica
Presentation of the Lethica University Diploma
Integration of new members
Presentation of the Octant platform
Presentation of the functionalities of the website, sharing space and collaborative space
Presentation of the collections held by the BNU and other information

We will then have the pleasure to share a friendly cocktail in the hall of the MISHA. We look forward to seeing you there!

entrée libre sur réservation

The entry point to approach his work in the framework of Lethica is the theme of 'moral revolutions', since M. Apostolidès has been interested in the major mutations of Western sensibility, explored over several generations (see in particular Heroism and victimisation, 2003).

Keynote speakers

→ Brigitte Burrichter, professor (University of Würzburg): “Friedensaspekte in der Historia Regum Britanniae und im Roman de Brut”

→ Patrick del Duca, professor (University of Clermont-Auvergne): “Paix et ruptures de paix dans le Willehalm de Wolfram von Eschenbach”

→ Ármann Jakobsson, professor (University of Reykjavik): “Suing for Peace: The historiographer Sturla Þórðarson and his contemporary sagas as ideological documents”

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Several master's courses in art, literature and languages will be open to students of the Master of Ethics of the University of Strasbourg for the academic year 2021-2022 :