Professeure en psychologie du développement à l’Université de Harvard puis à New York University, Carol Gilligan est la fondatrice des éthiques féministes du care. Ses travaux, qui paraissent aux États-Unis tout au long de l’arc chronologique qui s’étend de la présidence de Ronald Reagan à celles de Donald Trump, puisent leurs racines idéologiques dans les mouvements sociaux des années 1960 et 1970, aux conquêtes inabouties et précaires. Cette période de mobilisation pacifiste et de sensibilisation écologique est également caractérisée par la lutte contre la pauvreté et la montée de la deuxième vague féministe, par le mouvement pour les droits civiques des Afro-Américains et le combat de libération homosexuelle, convergeant tous vers la revendication d’une démocratie radicale. C’est à partir des années 1990, en concomitance avec l’extension des thématiques du care du choix moral privé au domaine politico-institutionnel (Moral Boundaries. A Political Argument for an Ethic of Care de Joan Tronto paraît en 1993), que Gilligan rapporte l’ensemble de ces protestations à la résistance contre le patriarcat, source de la « persistance de l’injustice systémique dans des sociétés acquises aux institutions et aux valeurs démocratiques » (Gilligan 2013, p. 36-37). Selon Gilligan, le patriarcat compromet en effet la réalisation du principe démocratique de l’égalité des voix, car il constitue le cadre commun à toute structure de domination (« le racisme, le sexisme, l’homophobie et d’autres formes d’intolérance et d’absence du care », Gilligan 2010, p. 25). En intégrant dans ses réflexions les résultats complémentaires d’autres disciplines, telles que les neurosciences, et en ayant recours au savoir « associatif » de la littérature et des arts, capables – à son avis – de s’affranchir des biais de la culture dominante, Gilligan assimile la « voix différente » de la morale des femmes, qu’elle avait écoutée dans son ouvrage best-seller de 1982 (Une voix différente. Pour une éthique du care), à la « voix humaine » (Gilligan 2024). Cette voix intime, puisant aux racines émotionnelles de l’expérience subjective, correspondrait au dispositif de la compréhension mutuelle, possédé déjà par le nourrisson, et fondamental pour l’adaptation et l’évolution des premiers hominidés, comme l’argumente Sarah Blaffer Hrdy, qui offre un modèle alternatif à « l’hypothèse de la chasse » comme ressort de l’anthropogenèse. La voix humaine peut être ensevelie, mais ne se laisse pas complétement étouffer par la superposition des codes culturels façonnant et hiérarchisant les dichotomies du genre dans le système patriarcal. S’ensuit un changement dans le programme du féminisme, qui évolue de l’objectif d’« émanciper les femmes » à celui d’« émanciper tout le monde en libérant la démocratie du patriarcat » (Gilligan 2011, p. 77).
Bien que les enjeux politiques du care n’aient été éclaircis et explicités que dans un deuxième temps, la remise en question de la primauté du modèle masculin – en tant que plus adapté à la réussite sociale – sous-tend les recherches de Gilligan dès le début, quand elle s’interroge sur le rapport entre identité et développement moral, en interviewant un groupe d’hommes et un groupe de femmes confrontés au choix d’assumer ou pas les rôles les plus distinctifs de la construction patriarcale de la masculinité et de la féminité : le soldat et la mère. Dans les années 1970, ses recherches à Harvard commencent en effet par une enquête auprès des étudiants censés intégrer l’armée au Vietnam. Toutefois, ce projet n’est pas mené à terme, car en 1973 le président Nixon met fin à l’incorporation des appelés. Pendant la même année, la Cour Suprême des États-Unis rend l’arrêt Roe v. Wade, proclamant le droit légal à l’avortement ; Gilligan se tourne alors vers des femmes enceintes aux prises avec la décision de poursuivre ou d’interrompre leur grossesse. Les termes du désarroi moral émergeant pendant cette double série d’interviews s’expriment de façon marquante dans l’expérience la plus célèbre relatée dans Une voix différente, ayant pour protagonistes Jake et Amy, un garçon et une fille de 11 ans. On leur soumet le « dilemme de Heinz » posé par le psychologue Lawrence Kohlberg, dont Gilligan était l’assistante : n’ayant pas les moyens d’acheter le médicament dont dépend la vie de sa femme, Heinz doit-il la laisser mourir ou bien doit-il voler le médicament au pharmacien qui refuse de lui faire crédit ? Les solutions divergentes que Jake et Amy proposent découlent de modalités distinctes dans la façon de considérer le problème moral, l’une axée sur les droits, l’autre sur les responsabilités. Jake, qui justifie le vol, conçoit le choix de Heinz comme un conflit entre deux principes de la justice, à résoudre à travers la déduction logique, le droit à la vie primant sur le droit de propriété. Quant à elle, Amy cherche un compromis préservant les relations humaines à travers la communication : Heinz doit mettre le pharmacien face aux conséquences de son refus et le persuader de lui céder le médicament, d’autant plus que s’il devait aller en prison à la suite de son vol, il ne pourrait plus s’occuper de sa femme. La réflexion d’Amy découle d’« un mode de pensée plus contextuel et narratif que formel et abstrait » (Gilligan 2019, p. 36) : au lieu d’appliquer des règles universelles au cas singulier, elle ne fait pas abstraction des contingences, ni ne sépare l’évaluation rationnelle de la réaction émotive au besoin de Heinz, car elle prône la sensibilisation du pharmacien. Ce déplacement de l’attention de la norme générale aux détails concrets associe le care au tournant particulariste de la philosophie morale et, comme le souligne Sandra Laugier, impose une épistémologie centrée sur l’ordinaire et sur les réalités négligées par la réflexion théorique (car reléguées dans le « domaine privé, domestique et féminin » : Laugier 2022, p. 16). Cette nouvelle perception morale se corrèle, sur le plan politique, à une conception pluraliste de la démocratie que, en empruntant la terminologie de Clifford Geertz, Gilligan définit comme « dense » (thick) : alors qu’« une interprétation fine (thin) de la démocratie homogénéise les différences au nom de l’égalité », une interprétation dense « s’appuie sur la prémisse que des voix différentes font partie intégrante de la vitalité d’une société démocratique » (Gilligan 2011, p. 22).
Or, les solutions apportées au dilemme de Heinz permettaient à Kohlberg de situer les sujets sur une échelle commune du développement moral, incapable de faire place à la « voix différente » d’Amy. Élaborée dans la lignée des travaux de Jean Piaget sur l’évolution de l’individu, et répartie en trois niveaux comprenant chacun deux stades, l’échelle de Kohlberg faisait coïncider le stade ultime de la pleine maturité avec l’intériorisation des principes éthiques universels. Ce stade « post-conventionnel », le 6, ne serait atteint que par une minorité de sujets et serait encore moins accessible aux femmes, difficilement en mesure de dépasser le stade « conventionnel », le 3, limité aux relations directes avec l’entourage.
C’est la nécessité de défendre la légitimité du point de vue d’Amy, en tant qu’alternatif et pas inférieur à celui de Jake, qui pousse Gilligan à questionner les présupposés de la théorie de Kohlberg aussi bien que ceux d’Erik Erikson, enseignant à son tour à Harvard et décrivant le développement psychosocial des individus sur la base des théories freudiennes défavorables aux femmes. Kohlberg conçoit les sujets moraux selon l’éthique de la justice de Rawls, qui, à partir de principes néokantiens, considère le contrat social comme un accord entre individus autonomes et rationnels, chacun doté du sens de la justice et poursuivant un bien compris comme satisfaction du désir. Dans ce cadre, la théorie de Kohlberg suit la séparation progressive du sujet, censé s’épanouir « dans une vie autonome de travail » (Gilligan 2019, p. 34), alors que le point de vue du care, exprimé par Amy, insiste sur la connexion et sur le soin et valorise, parmi les facultés morales, la capacité de se préoccuper du bien-être d’autrui autant que du sien. La considération de la vulnérabilité de l’être humain, la mise en avant de ses besoins plutôt que de ses désirs, fait de l’interdépendance la « vérité centrale » des éthiques du care (ibid., p. 119). C’est justement sur ce principe fondamental que le care se différencie d’autres positions théoriques critiques envers Rawls, telle l’éthique néo-aristotélicienne de Martha Nussbaum. Certes, Nussbaum valorise le rôle des émotions (l’empathie joue par ailleurs également un rôle chez Rawls) et elle fait remarquer que la conception du contrat social, comme un pacte entre pairs coopérant entre eux, ne prend pas en compte les rapports asymétriques dans lesquels sont impliqués les sujets souffrant d’invalidités graves, mais elle ne renonce pas pour autant à l’idéal de l’indépendance présupposant la séparation des individus.
Malgré les accusations d’essentialisme et de différentialisme dont le care a été la cible, le remplacement d’une morale rationnelle par une morale relationnelle ne fait pas de la théorie de Gilligan une éthique féminine, ce qui reviendrait à confirmer le binarisme patriarcal (« Dans une société patriarcale, le genre est essentiel ; dans un système démocratique, le genre est sans importance », Gilligan 2024, p. 41). Loin d’opposer la « bonté » et l’attachement féminin à l’« honneur » et au détachement masculin, l’altruisme (selflessness)à l’égoïsme (selfishness), ou de faire appel, avec Sara Ruddick, au modèle maternel contre le contractualisme utilitariste, Gilligan souhaite déjouer les catégories polarisées hommes/femmes, raison/émotions, esprit/corps, culture/nature, relations/moi. Par conséquent, elle n’oppose pas le patriarcat au matriarcat, mais à la démocratie et remplace le principe asymétrique de la complémentarité (notamment de sexes) par celui de la mutualité. De même que le neuroscientifique António Damásio, théoricien de l’« esprit incarné » (embodied mind), a démontré que la séparation de la raison et des émotions dans les processus cognitifs relève d’une lésion cérébrale, les recherches de Gilligan sont censées prouver que la déchirure du tissu relationnel enchevêtrant le moi et les autres relève du traumatisme. La carapace d’indifférence forgée par le patriarcat, notamment, signe de maturité et source de pouvoir du sujet, présenterait des analogies avec le détachement conséquent à la perte des relations, réponse défensive que la psychanalyse freudienne considère salutaire pour ne pas sombrer dans la mélancolie. Il s’agit pourtant d’un mécanisme dissociatif, qui, au lieu de réparer les liens brisés, prévient la blessure du rejet ou de l’abandon en refoulant le besoin affectif en dessous du seuil de la conscience et compromettant ainsi la capacité d’aimer (Gilligan-Snider 2021).
Si d’autres approches disciplinaires ont repéré des similitudes entre le care et les conceptions du moi et des compétences morales élaborées par des cultures non occidentales (l’ancrage des problèmes éthiques dans leur contexte social et dans l’expérience chez les ǂAkhoe Hai//om du nord de la Namibie, selon Thomas Widlok) voire par des cultures en position de subordination (le « sujet étendu » des Afro-Américains, étudié par Wade Nobles), Gilligan explique la « voix différente » des femmes par leur introduction tardive aux codes du patriarcat requérant le sacrifice des relations. Alors que cette initiation s’effectue dans la petite enfance pour les garçons (entre 4 et 7 ans), âge auquel Freud situe la crise œdipienne, elle n’a lieu que dans l’adolescence pour les filles, ce qui rend leur assimilation de la voix du père plus instable et leur résistance psychologique susceptible de se convertir en résistance politique. La voix humaine, qu’elles arrivent à préserver plus longtemps, se lève contre la prétendue inévitabilité de la perte des relations, prix à payer pour l’indépendance du sujet, et elle permet ainsi de questionner la rationalisation et la naturalisation de la séparation au cœur du système patriarcal et de ses hiérarchies antidémocratiques.
En reconstruisant son histoire symbolique en Occident, Gilligan souligne la double résistance des femmes contre l’inégalité et contre la répression sexuelle du patriarcat (les « Love Laws » d’Arundathi Roy). Elle élabore ainsi une contre-narration pour remplacer la violence du mythe œdipien repris par Freud par la tendresse de la fable d’Amour et Psyché, et ainsi substituer la « naissance du plaisir » à la « naissance de la tragédie », Voluptas étant la fille née de l’union des deux personnages d’Apulée (Gilligan 2002). Dans sa collaboration avec David A. J. Richards, Gilligan repère les moments saillants dans la mise en place et dans la diffusion du patriarcat, parmi lesquels se signalent :
1) la Rome du principat augustéen, dont l’Énéide de Virgile fait une propagande ambiguë, célébrant l’héroïsme d’Énée tout en compatissant avec ses victimes ;
2) l’adaptation des structures du patriarcat romain au christianisme, opérée par Saint Augustin, qui après sa conversion s’éloigne de la femme aimée, tel Énée abandonnant Didon ;
3) le tournant dans les recherches de Freud pendant les années 1895-1899, qui sépare les Études sur l’hystérie de l’Interprétation des rêves, laquelle s’ouvre sous le signe de l’Énéide, citée dans la célèbre épigraphe du frontispice (« Flectere si nequeo superos, Acheronta movebo »).
Après avoir découvert l’efficacité des associations libres pour réparer la dissociation entre le moi et la mémoire, voire entre la conscience et les contenus refoulés, chez ses patientes hystériques, Freud doute de la réalité de leurs expériences. L’inceste est ainsi transféré du vécu des femmes victimes de violences sexuelles aux fantaisies du jeune garçon aux prises avec les pulsions incestueuses et parricides du complexe d’Œdipe, qu’il revient au processus de civilisation de contenir. En appliquant une approche féministe à la thèse de Carl E. Schorske (Vienna fin-de-siècle, 1980), qui lit dans le parcours de Freud la renonciation aux vues politiques révolutionnaires de sa jeunesse, Gilligan ne considère pas tellement ce revirement comme une neutralisation de la politique, mais plutôt comme une naturalisation de la politique patriarcale, inscrite désormais dans les structures de la psychologie humaine qui se veulent atemporelles et universelles.
Freud se détourne de ses patientes femmes et adhère au patriarcat après le décès de son père, en 1896, année où il entame sa conversion théorique et cherche à obtenir la reconnaissance académique en se conformant à la misogynie de la culture dominante, d’autant plus qu’il doit se démarquer des stéréotypes raciaux, stigmatisant les Juifs en tant qu’efféminés. En revanche, ce serait la mort de sa mère qui pousserait Nathaniel Hawthorne à écrire La Lettre écarlate. Traçant presque un parcours symétriquement opposé à celui de Freud, Gilligan insiste sur l’entourage féminin du romancier américain, « brought out in a household of women » (Gilligan 2004, p. 83) et proche des féministes abolitionnistes à travers sa belle-sœur Elizabeth Peabody. Dans son adaptation théâtrale du roman, la pièce écrite pour la compagnie Shakespeare & Company (2002), elle adresse un hommage implicite à la femme de Hawthorne, Sophia, en donnant son nom à la fille que Pearl Prynne aurait eue en Europe, où elle demeure à la fin du roman. En plus de cette expérience créative et du rôle qu’ils jouent dans sa pratique, les arts et la littérature accompagnent Gilligan de ses années de formation à Swarthmore College, quand elle hésite entre poursuivre un parcours de lettres et entreprendre des études en médicine, jusqu’au roman, Kyra, réécriture moderne de l’Enéide, qu’elle publie en 2008. Comme la fable d’Amour et Psyché était censée contrer le triangle œdipien, son ouvrage oppose Carthage à Rome et les arts et le commerce à la guerre et à l’impérialisme. Sa nouvelle Didon, Kyra, est une architecte d’origine chypriote, engagée dans la construction d’une petite ville sur l’île de Nashawena (Massachussetts), métaphore de la réparation de sa vie troublée par la crise gréco-turque de 1974. Si dans ses travaux Gilligan conteste la conception du moi comme une « forteresse impénétrable » (Gilligan 2024, p. 56-57), dans son œuvre de fiction Kyra lui oppose une vision fluide de l’identité, comparée à une rivière, et projette par conséquent des édifices aux périmètres perméables, bâtis sur l’eau et pas sur des collines. Les enjeux du roman se dévoilent dès les premières pages, où il est dit que le contraire de perdre c’est trouver, transposition du rythme des relations : « Finding and losing and finding again, turning to, turning away, and turning back again, moving in and out of touch » (Gilligan 2002, p. 29). C’est ce mouvement de balancier, accordé au cycle naturel de la vie, qui donne à voir à la fois le déchirement inhérent à la fragilité humaine et la réparation portée par les éthiques du care.
Vincenza Perdichizzi - CHER
Bibliographie :
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- Jill McLean Taylor, Carol Gilligan, Amy M. Sullivan, Between Voice and Silence. Women and Girls, Race and Relationship, Cambridge, MA, Harvard University Press, 1995.
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- Carol Gilligan, « A Moonlight Visibility: Turning TheScarlet Letter into a play », in David Scribner (éd.), Hawthorne revisited. Honoring the Bicentennial of the Author’s Birth, Lenox, Massachusetts, Lenox Library Association, 2004, p. 83-91.
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- Carol Gilligan, Kyra. A novel, New York, Random House, 2008.
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- Carol Gilligan, Joining the Resistance, Malden, MA, Polity Press, 2011.
- Carol Gilligan, « Résister à l’injustice : une éthique féministe du care », in Carol Gilligan, Arlie Hochschild, Joan Tronto, Contre l’indifférence des privilégiés. À quoi sert le care, édité et présenté par Patricia Paperman et Pascale Molinier, Paris, Payot, 2013, p. 35-67.
- Carol Gilligan, David A. J. Richards, Darkness Now Visible. Patriarchy’s Resurgence and Feministe Resistance, New York, Cambridge University Press, 2018.
- Carol Gilligan, Une voix différente. La morale a-t-elle un sexe ?, traduit de l’anglais (États-Unis) par Annick Kwiatek, traduction révisée par Vanessa Nurock. Présentation de Sandra Laugier et Patricia Paperman ; précédé d’un entretien avec Fabienne Brugère, Paris, Flammarion, [1982] 2019.
- Carol Gilligan, Naomi Snider, Pourquoi le patriarcat ?, traduction de l’anglais (États-Unis) par Cécile Roche revue par Vanessa Nurock, Flammarion [2018] 2021.
- Carol Gilligan, The Birth of Pleasure. A New Map of Love, New York, Knopf, 2022.
- Carol Gilligan, Une voix humaine. L’éthique du care revisitée, traduit de l’anglais (États-Unis) par Cécile Roche, Paris, Climats, [2023] 2024.
***
- Sandra Laugier, « Carol Gilligan : What Gender Does to Moral Philosophy », in Eléonore Le Jallé, Audrey Benoit (éd.), Thinking with Women Philosophers. Critical Essays in Practical Contemporary Philosophy, Logic, Argumentation & Reasoning, Logic, Argumentation & Reasoning, vol. 30, 2022, p. 1-22.
- Vanessa Nurok (éd.), Carol Gilligan et l’éthique du care, Paris, PUF, 2010.
- Patricia Paperman, Sandra Laugier (éd.), Le Souci des autres. Éthique et politique du care, nouvelle édition augmentée de la première publication, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, [2006] 2011.